Confort d’été : les solutions pour préserver sa maison de la chaleur
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Avec les étés de plus en plus chauds et les canicules à répétition, on ne sait parfois plus trop quoi faire pour réussir à maintenir une température confortable dans sa maison... Le confort d’été, c’est précisément cela : une maison étudiée pour lutter contre cette surchauffe qui peut vraiment peser sur notre dynamisme et notre santé lorsque le thermomètre s’envole. Et ce confort d’été s’anticipe, même pendant les mois plus frais. Vous aussi, il vous arrive pendant la période estivale de vous demander entre deux douches glacées comment lutter contre la chaleur dans votre maison ? Gardez la tête froide : on fait le tour des solutions qui permettent de rester bien au frais chez soi pendant les beaux jours.
Avoir froid chez soi en hiver ce n’est jamais très agréable… Mais la chaleur excessive de votre logement en été peut elle aussi vite devenir très pénible et encore plus difficile à supporter.
Infiltrations d’air chaud depuis l’extérieur, soleil qui tape sur les façades et surtout les vitrages, transmission de chaleur par les murs, la toiture… Tous ces facteurs réchauffent l’air intérieur et cet excès de chaleur continu n’est pas sans conséquences sur notre petit quotidien : difficultés à dormir, problèmes de concentration… Jusqu’au coup de chaleur qui peut impacter gravement la santé !
Dans les bâtiments très mal conçus, le recours à un système de climatisation est souvent incontournable pour maintenir une température acceptable. Mais avant d’en arriver à ces travaux lourds, il existe d’autres solutions pour éviter que la chaleur ne grimpe à l’intérieur.
Limiter les apports solaires pour éviter « l’effet de serre »
L’excès de chaleur dans la maison vient le plus souvent du rayonnement solaire, plus fort en été. Pour vous donner une idée de la puissance de ce rayonnement, une simple fenêtre exposée au soleil peut apporter autant de chaleur qu’un petit radiateur allumé 4 à 5 heures par jour !
La solution la plus évidente est de fermer les volets des fenêtres pour bloquer les rayons dès le matin. Un retard d’une à deux heures dans cette mesure toute simple suffit à provoquer une surchauffe l’après-midi, d’où l’intérêt de mettre en place une gestion domotisée des ouvertures de volets.
[exergue] : Cette précaution s’applique aussi dans les cas où un système de climatisation est installé, pour éviter de faire exploser la facture d’électricité.
L’équipement le plus efficace est le volet extérieur : battant, roulant, coulissant, persienne, vous avez l’embarras du choix, pourvu que le volet forme un écran contre le soleil avant le vitrage.
Certains systèmes BSO (pour Brise Soleil Orientable) sont spécialement étudiés pour briser les rayons du soleil avant qu’ils ne viennent frapper la vitre et se déploient automatiquement lorsque nécessaire grâce à un système domotisé fonctionnant… à l’énergie solaire !
Autre solution : une voile d’ombrage, une pergola bioclimatique ou un store banne stratégiquement placés devant votre baie vitrée exposée sud.
Vous pouvez également tabler sur la végétation proche : un écran de verdure grâce à des arbres, une haie ou une pergola végétalisée sont des alliés précieux pour lutter contre la chaleur dans la maison. Les essences à feuillage caduc sont à privilégier : en effet, ces plantes perdent leurs feuilles en hiver et laisseront alors passer les rayons solaires pour chauffer la maison au moment adéquat.
Enfin, si ces mesures ne suffisent pas, vous pouvez également opter pour l’installation de vitrages à contrôle solaire pour les fenêtres orientées au sud ou à l’ouest, spécialement étudiés pour réduire la chaleur apportée à l’intérieur en été tout en maintenant une isolation performante contre le froid en hiver.
Freiner le passage de la chaleur et accumuler de la fraicheur : isolation et inertie
L’isolation thermique et l’étanchéité à l’air, on en parle beaucoup en hiver pour rester bien au chaud, mais ça fonctionne aussi en été !
L’isolant freine et limite la transmission de chaleur par les parois (murs et toiture principalement), ce qui permet de conserver la fraicheur dans la maison. Pour maintenir une ambiance fraîche, le bâtiment doit pouvoir stocker de la fraîcheur dans les murs, les sols, les plafonds pendant la nuit et la restituer tout au long de la journée. Ce phénomène s’appelle l’inertie et permet de limiter les variations de température dans la maison.
En construction neuve comme en rénovation, le choix du type d’isolant joue un rôle crucial dans la protection contre les surchauffes. Certains isolants ont des propriétés plus favorables que d’autres pour se protéger de la chaleur en été, notamment la laine de bois.
L’isolation de la toiture par de la fibre de bois ou de la laine de chanvre, celle des combles perdus avec de la ouate de cellulose minimisent les risques de surchauffe en été. Quant à l’isolation des murs par l’extérieur, elle permet d’optimiser le confort d’été, en conservant l’inertie des murs.
Eviter la surchauffe par le toit : le cool-roofing
Encore confidentiel en France, le cool-roofing tend cependant à se développer et a de beaux jours devant lui. Cette technique simple consiste à recouvrir la toiture d’un revêtement thermique blanc qui va réfléchir les rayons du soleil au lieu de les accumuler comme le ferait une toiture plus sombre. Au final, cette technique peut permettre de diminuer la température intérieure d’une bonne dizaine de degré. Le point à vérifier avant de vous orienter vers cette solution : que le PLU de votre localité autorise cette modification esthétique de votre toiture, ce qui sera plus évident dans le cas d’une toiture plate que dans celui d’un toit en pente.

Faire circuler l’air pour apporter du frais
On n’y pense pas toujours, mais la ventilation joue un rôle majeur dans l’apport de chaleur via l’air extérieur dans le logement en été. Une VMC simple flux renouvelle l’équivalent du volume d’air de la maison toutes les 2 à 3 heures en insufflant l’air chaud de l’extérieur… dans la maison !

Seule la VMC double flux permet de conserver une bonne aération du logement tout en limitant le soufflage de chaleur en été. Elle permet aussi d’optimiser les apports de fraicheur de la nuit par un système de surventilation nocturne (appelé aussi « nightcooling »). L’installation d’une VMC Double flux coûte de 1600 à plus de 5000 euros pose incluse selon le type de caisson choisi et la complexité du réseau de gaines à installer, mais en termes de qualité de l’air et de confort thermique, c’est une valeur sûre.
Pour apporter de la fraicheur sans climatisation, la maison peut aussi être équipée d’un puits canadien. Le système est simple : une canalisation d’air est enterrée dans le sol à environ 2 mètres de profondeur pour capter la fraicheur du sol et la transférer dans la maison. Généralement, ce système est couplé à une VMC double flux. Petit bémol : installer un puits canadien suppose de creuser une tranchée dans le sol et donc d’avoir suffisamment de terrain disponible.
Le coût d’un puits canadien couplé à une VMC double flux reste élevé (8000 à 12 000€ pour une maison de 100m²), mais le gain de confort est tel qu’il évitera d’avoir recours à une climatisation dont les coûts d’entretien et de consommation électrique seraient bien plus importants.
La solution d’appoint : les mini-climatisations
La VMC double flux thermodynamique
Version évoluée de la VMC double flux, cet équipement permet de ventiler et de filtrer l’air tout en contrôlant précisément la température de l’air : rafraichissement en été, préchauffage en hiver.
Ce système reste à démocratiser, les prix étant encore élevés. Côté puissance, il n’est pas adapté aux maisons non isolées et doit être réservé aux maisons à hautes performances énergétiques ou aux petits logements collectifs.
Les climatiseurs portables
Quand le besoin de rafraîchir une pièce est trop important, une solution d’appoint est possible avec l’utilisation d’un climatiseur portable, certes plus abordable financièrement qu’un système de climatisation fixe… mais également moins performant ! Attention, il ne faut pas confondre le climatiseur portable qui est une véritable pompe à chaleur de la taille d’un petit frigo, avec un simple rafraîchisseur d’air (ni plus ni moins un bac à glaçons avec un ventilateur…).
L’utilisation d’un climatiseur portable nécessite de pouvoir rejeter de l’air chaud en dehors de la pièce, et idéalement de capter de l’air extérieur, donc d’installer des entrée et sortie d’air.

Sans cette précaution élémentaire, l’efficacité de votre climatiseur va s’effondrer et vous coûter très cher en électricité ! Oubliez également cet équipement si la pièce que vous souhaitez climatiser fait plus de 20m². Côté budget, le prix d’un climatiseur portable se situe entre 300€ et plus de 800€ pour les modèles haut de gamme réversibles.
Quand on ne peut pas faire autrement : la climatisation
Quand les besoins de fraicheur sont trop importants et que les solutions simples ne peuvent pas être appliquées, la climatisation devient envisageable. Elle consiste en l’installation d’un système pour la production de froid par une pompe à chaleur.

Passage en revue des principaux systèmes.
Les pompes à chaleur réversibles air-eau sur plancher chauffant/rafraîchissant
Le principe est simple : une pompe à chaleur produit de l’eau chaude en hiver et de l’eau froide en été qui circule dans un plancher chauffant. Très confortable, cette solution nécessite une excellente régulation pour fonctionner correctement. Seul bémol, l’installation de ce type de pompe à chaleur implique également d’installer groupe extérieur plutôt bruyant, dont l’emplacement devra être judicieusement choisi pour votre sérénité et pour conserver de bonnes relations avec vos voisins…
Des aides financières existent également au niveau local, vous pouvez les découvrir en faisant une simulation juste ici !
Les pompes à chaleur air-air
Imaginez un frigo à grande échelle, et bien c’est exactement le même principe : pour produire du froid dans les pièces de vie, le système extrait la chaleur de l’air intérieur et la transfère vers l’air extérieur par un réseau de canalisation de fluide frigorigène. Il nécessite donc l’installation d’appareils dans les pièces à rafraichir, un réseau de tuyauteries et un groupe extérieur (là encore, à ne pas installer n’importe où, nuisances sonores obligent…).
Ce système de climatisation n’est pas sans impact sur votre intérieur. Toutefois, toute une gamme d’unités intérieures existe aujourd’hui et un installateur qualifié pourra vous guider dans votre choix.
L’installation d’une climatisation est un chantier qui ne s’improvise pas. Passage des canalisations, moyen de transmission du froid à la pièce, lieu d’installation de la pompe à chaleur, régulation… Faites-vous conseiller et accompagner par un installateur qualifié.
Un dernier conseil : pour votre santé et celle de votre portefeuille, il est déconseillé de trop climatiser par rapport à la température de l’air extérieur. Ainsi, la climatisation ne devrait pas excéder une dizaine de degrés en dessous de la température de l’air extérieur et ne devrait pas être enclenchée en dessous de 26°C à l’intérieur de la maison.